OSE s’oppose au projet de Serge Grouard pour les Mails

La majorité municipale d’Orléans et le président de la Métropole portent un important projet de requalification des Mails. Une enquête publique est en cours jusqu’au 10 avril, à laquelle tous les habitants peuvent contribuer. Nous avons consulté les 2000 pages du dossier d’enquête (étude d’impact, études de circulation, plans des aménagements projetés).

Participez à l’enquête publique
Pour faire connaître votre avis sur ce projet au commissaire enquêteur, vous pouvez envoyer un mail.
Nous vous proposons ce mail prérempli.

Le projet concerne les boulevards Jean-Jaurès, Rocheplatte, de Verdun et Alexandre Martin. Il aura un impact sur les mobilités actives (piétons, vélos), les transports en commun (tram B, bus), sur la circulation automobile sur ces boulevards, dans les rues adjacentes mais plus globalement à l’échelle de la Métropole. Il concerne non seulement les riverains mais aussi tous les usagers quotidiens ou occasionnels des lieux.

Le projet prévoit :

  • La remise à plat de tous les carrefours et places, la suppression des bretelles de raccordement, des ponts et trémies routières
  • Une redistribution de l’espace favorisant les transports en commun et les mobilités actives

Dans le projet sont également prévus :

  • la création notamment d’un parking public souterrain, dans l’ancienne trémie du Bld Jean-Jaurès, nécessaire au fonctionnement de l’université et de l’hôtel 4* prévus sur le site de l’ancien hôpital.
  • la reconfiguration totale du pôle d’intermodalité de la gare d’Orléans
  • l’agrandissement du centre commercial Place d’Arc

Les objectifs affichés sont de changer l’image des mails et d’atténuer la barrière physique entre centre-ville et faubourgs, d’en finir avec « une voie routière anachronique », d’apaiser la circulation automobile et de limiter la place de la voiture, de favoriser les transports en commun, les mobilités actives, de remettre la nature en ville, en réponse au dérèglement climatique. De faire des mails davantage un lieu de vie qu’un lieu de passage.

OSE partage pleinement ces objectifs. Néanmoins, nous nous opposons au projet tel qu’il est proposé.

Le projet maintient le même nombre de voies de circulation, au lieu de réduire physiquement la place dédiée à la voiture. Pour atteindre ses objectifs, le projet mise sur une réduction de la circulation sans s’en donner les moyens. Cet axe de circulation n’en restera pas moins composé de 4 à 7 voies de circulation automobile + 2 voies pour les bus, soit à certains endroits 9 voies ! L’aménagement remplace une voie routière anachronique… par une autre ! Pourquoi investir autant d’argent public si c’est pour conforter l’existant au lieu de redessiner la ville ?

Le projet tel qu’il est conçu n’apportera aucun bénéfice acoustique pour les riverains et usagers. Le bruit restera très important sur les mails avec des niveaux compris entre 65 dB et 70 dB (supérieur au seuil de gêne de 60 dB) incompatible avec un espace central dédié à la promenade et aux loisirs.

Le projet propose un itinéraire cyclable discontinu qui ne répond pas aux attentes des cyclistes pour des déplacements rapides, sûres et efficaces. La piste cyclable reste apparentée à un itinéraire de promenade, plus qu’à « l’autoroute cyclable » qui serait indispensable. 

Le projet n’intègre pas la passerelle vélo en encorbellement sur le pont Joffre que nous avons proposée en 2020 et qui est indispensable à la continuité de la liaison nord/sud.

Le projet prévoit l’abattage de 142 arbres (soit 36% des arbres compris dans le périmètre), dont plusieurs à fort intérêt écologique. Même si ces abattages seront compensés par des plantations, combien de temps faudra-t-il attendre avant que ces arbres contribuent à la création d’un d’îlot de fraîcheur ?

Le projet met à mal la sécurité des piétons dans entre la Rue de la République et Place d’Arc (40 000 passages / jour). Chacun a pu expérimenter qu’un passage piéton et un feu ne sont plus une garantie de sécurité pour traverser la rue. La destruction de la passerelle est de ce point de vue un recul considérable.

Le projet éclate le centre bus et complexifie l’intermodalité train-bus-car à l’exact opposé de ce qu’il faut justement faire : faire converger tous les modes de transport dans un espace réduit.

Le projet prévoit un centre commercial agrandi et disposant d’une offre commerciale renouvelée. Nous nous interrogeons sur l’opportunité de dépenser de l’argent public dédiée pour la relance d’une activité commerciale privée.

Ce projet coute cher.  76 millions d’Euros, sans les avenants qui ne manqueront pas d’alourdir la note. Dans un contexte budgétaire difficile, où les dépenses des collectivités locales sont amenées à être réduites, où les services publics qu’elles rendent pourraient subir des restrictions, notre ville et notre Métropole n’ont plus les moyens d’investir dans un projet si couteux, et dont l’utilité est discutable. 

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