OSE alerte, une fois de plus, sur la dérive de Serge Grouard et de la majorité municipale orléanaise
Depuis des années, Serge Grouard et sa majorité brisent, une à une, les digues qui protègent notre République et ses valeurs.
Les polémiques passées en attestent : De la « Lettre aux musulmans de France » en 2016, à ses déclarations anxiogènes et déconnectées de la réalité sur l’immigration, l’accueil des réfugiés, et les amalgames avec la délinquance, en passant par ses non-vœux apocalyptiques ou ses multiples invitations sur les plateaux de Pascal Praud sur CNEWS.
A Orléans, ces derniers temps, les attaques contre les valeurs de la République s’accumulent : affichage d’autocollants antimusulmans, labellisation des Fêtes johanniques par une structure liée au milliardaire ultra-conservateur Pierre-Édouard Stérin et structuration locale de réseaux militants d’extrême-droite. Serge Grouard et sa majorité ferment les yeux, pour complaire à un électorat qui lui semble désormais indispensable à une réélection en 2026, après ce mandat de trop qui l’a bien isolé.
OSE n’a eu de cesse d’alerter et de dénoncer cette dérive populiste et droitière de l’exécutif municipal, l’instrumentalisation identitaire de l’histoire et des Fêtes johanniques, et le dévoiement de la laïcité en outil de stigmatisation plutôt qu’en garantie d’égalité.
Nous dénonçons aujourd’hui, comme hier, une suite de faits et de choix qui vont à l’encontre des principes républicains, de laïcité et d’égalité que le Maire prétend défendre. Nous appelons à y mettre un terme, clairement et publiquement.
Des prises de parole contraires à nos principes républicains, des silences complaisants, et un glissement dangereux du conseil municipal
Nous documentons ici, de manière non exhaustive, la chronologie des actes, prises de paroles et silences problématiques de Serge Grouard et de sa majorité montrant une dérive vers une idéologie d’extrême-droite.
En 2014, Serge Grouard créait une délégation à la « lutte contre l’immigration clandestine ». Une formulation inédite pour un adjoint municipal, finalement retoquée et modifiée après intervention du préfet. Cet épisode avait soulevé des interrogations sur la compétence réelle de la ville en la matière, et a été largement relevé par la presse régionale.
En 2016, Serge Grouard publiait sa « Lettre aux musulmans de France » qui comportait plusieurs passages choquants : « Vous êtes nouveaux sur la terre de France. Une cinquantaine d’années pour la plupart d’entre vous dans un pays qui en compte deux mille. A ce titre, du point de vue éthique et non pas bien sûr juridique, vous devriez avoir plus de devoirs que de droits. », « Au nom des libertés publiques, nous avons toléré ce qui était intolérable ». Ces écrits sont à rebours des valeurs de notre république et de ce qu’expose l’article premier de notre constitution en portant un caractère discriminatoire : les droits et devoirs des citoyen.ne.s ne sont pas différents selon les croyances ou les origines. Cet écrit révélait déjà un Maire sensible aux thèses identitaires et conservatrices de l’extrême droite, instrumentalisant la laïcité et les libertés publiques à des fins politiques.
En 2021, Serge Grouard avait accordé un entretien au site « Droite de Demain » (site non accessible désormais). Il y développait une vision biaisée de la laïcité, et des amalgames entre immigration, islam et délinquance. Jean-Philippe Grand, conseiller municipal et métropolitain OSE, avait alors poussé un « coup de gueule », dénonçant notamment une manipulation des chiffres de l’immigration. Lors du conseil métropolitain du 9 novembre 2021 (à 22min47), Jean-Philippe Grand a exposé à nouveau les rapports ambigus de Serge Grouard avec la laïcité et la diversité. Il a alors semblé bien isolé dans l’opposition métropolitaine.
A l’automne 2022, ce sont les alertes citoyennes qui ont évité qu’un auteur notoirement controversé, ne dispose d’une tribune à Orléans pour déverser ses propos complotistes. La majorité municipale est ainsi apparue complaisante à plusieurs reprises lors de mises à disposition de salles pour l’association France Souveraineté.
En 2024, OSE dénonçait encore la dérive populiste et droitière de Serge Grouard, pompier-pyromane pris en flagrant-délit de manipulations sur le dossier de l’hébergement d’urgence des migrants.
Au printemps 2025, et au prétexte de la culture et de la mémoire, la municipalité a programmé pour un jeune public le spectacle « Historock ». Cela a déclenché l’alerte d’enseignant.e.s, de syndicats et d’élu·es sur un traitement idéologique de l’histoire.
Le 30 avril 2025, à l’appel de plusieurs organisations locales dont Élan Citoyen Orléanais (ÉCO), un rassemblement d’hommage à Aboubakar Cissé, croyant de 22 ans assassiné sauvagement par un sbire d’extrême-droite dans une mosquée du Gard, était organisé place du Martroi. Plusieurs centaines de personnes se sont recueillies aux côtés du consul du Mali et d’élu·es de différentes collectivités. Aucun membre identifié de la majorité municipale orléanaise n’a publiquement participé à l’évènement.
Nous regrettons cette absence symbolique au moment où la Ville devait affirmer, unie au-delà des clivages, son refus du racisme et de l’islamophobie. Nous réitérons notre appel à une présence institutionnelle systématique aux rassemblements républicains contre les haines.
En mai 2025, des autocollants et d’affiches ouvertement racistes apparaissent en plein centre-ville d’Orléans : « zone interdite aux musulmans », caricatures infamantes. La diffusion de l’information par la presse appelait à une réaction rapide, ferme et publique.
Nous déplorons l’absence de condamnation claire et immédiate du Maire et de sa majorité portée à la connaissance des Orléanais, alors même que ces messages attentent à la dignité de nos concitoyen·ne.s et contreviennent à l’exigence républicaine de lutte contre toutes les discriminations.
Stop à l’appropriation politique des Fêtes johanniques : gardons les neutres et fédératrices
En recevant le 2 juin au Sénat le label « Les Plus Belles Fêtes de France », la municipalité s’est inscrite dans une polémique nationale : ce dispositif est porté par une association adossée à l’agence Studio 496, dans laquelle le milliardaire ultra-conservateur Pierre-Édouard Stérin est entré au capital. Depuis cette révélation, plus d’une dizaine de collectivités ont annoncé leur retrait.
À Orléans, nous refusons que ce label serve de cheval de Troie à des réseaux identitaires qui instrumentalisent Jeanne d’Arc : les Fêtes doivent rester politiquement neutres, redevenir vraiment populaires et rassembleuses, célébrant une histoire commune — Jeanne d’Arc, Orléans, la mémoire partagée —, sans récupération partisane et encore moins idéologique.
Dans notre communiqué du 12 août 2025, nous avions déjà demandé publiquement à la Ville de se retirer de ce label. A ce jour, aucune réponse n’a été apportée.
Nous réitérons cette demande, avec fermeté et esprit de responsabilité. Ce label est désormais entaché par des liens assumés avec un projet politique ultra-conservateur. Pourquoi Orléans persiste-t-elle quand d’autres villes s’en retirent ?
« La Relève Orléanaise », un réseau de jeunesse aux relents d’extrême-droite
En mai 2025 est créée « La Relève Orléanaise », association particulièrement active dans sa communication en ligne. A destination des 16-25 ans, elle s’apparente à un cercle de réflexion sur des thèmes identitaires et conservateurs. Ses membres actifs et visibles, ainsi que ses relais sur les réseaux sociaux, appuient à nouveau la désormais grande porosité entre la droite et l’extrême-droite.
Deux éléments nous inquiètent particulièrement :
- Une ancienne Jeanne d’Arc participait à la remise du label « Plus belles fêtes de France » aux côtés de William Chancerelle et Jean-Pierre Gabelle au Sénat le 2 juin 2025. Selon l’enquête de Blast du 18 août, cette activiste de « La Relève Orléanaise » est engagée au sein de Némésis, collectif d’extrême droite se revendiquant « féministe ».
- La galaxie d’interactions autour de « La Relève Orléanaise » agrège, en ligne, des militant.e.s d’extrême droite ou des comptes liés à ces réseaux. Elle compte aussi des membres actifs de Les Jeunes Républicains 45 et de Les Républicains 45 (dirigés par Gauthier Dabout, élu de la majorité municipale) qui soutiennent la candidature de Serge Grouard. Ils apparaissent à l’origine ou actifs dans cette organisation. Dans cette nébuleuse conservatrice des réseaux sociaux se trouve également un tailleur de pierres bien connu des orléanais. Il avait été choisi par la municipalité pour des animations en marge des fêtes johanniques. Ses proximités avec les idéologies d’extrême droite sont claires : Reflets.info a indiqué sa présence le 10 mai dernier au défilé néofasciste à Paris. Lorsque cela avait été révélé, la mairie n’avait fait aucun commentaire.
Serge Grouard et sa majorité doivent clarifier publiquement leurs rapports à ces réseaux et à réaffirmer, sans ambiguïté, que l’animation de la vie civique de la jeunesse orléanaise ne peut être captée par des structures idéologico-militantes travaillant au rapprochement avec l’extrême droite.
Synthèse
Cette chronologie depuis 2014 non-exhaustive dessine non seulement un contexte orléanais, mais aussi une continuité de choix, de messages, de silences et d’absences du maire et de sa majorité. Selon nous et selon de nombreux acteur.trice.s locaux.ales (associations, syndicats, universitaires, presse locale), elle témoigne d’un égarement de la majorité sur les fondements de notre nation (laïcité de garantie, égalité de traitement..) qui garantissent le vivre-ensemble.
Alors que la droite locale se dit toujours républicaine, voire gaulliste, ces nombreux faits témoignent de collusions croissantes, de passerelles idéologiques et organisationnelles entre la majorité et sphère d’extrême droite et ultra-conservatrice. Serge Grouard est-il toujours dans l’Arc républicain ?
Monsieur le Maire et sa majorité sont-ils capables de réaffirmer leur engagement républicain en refusant toute accointance, de près ou de loin avec l’extrême droite et le RN, tant d’un point de vue idéologique que militant ? Le cas échéant, au vu de ces rapprochements récents, doit-on s’attendre à voir une alliance se former avec le RN au cours des prochaines élections municipales ?
Notre boussole républicaine du collectif citoyen OSE pour l’élection prochaine de mars 2026 : nos fondamentaux et notre cap
Nous affirmons notre boussole claire incluant la lutte contre toutes les haines, contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie, le sexisme, l’homophobie et toutes les formes de discriminations ; la défense d’un universalisme concret qui garantit l’égalité des droits et l’égalité réelle, sans stigmatisation ni hiérarchisation des citoyennes et citoyens.
Notre conception de la laïcité est celle de la République et de la loi de 1905 : une laïcité de garantie et non d’injonction ; elle protège la liberté de conscience, assure la neutralité des institutions et refuse toute instrumentalisation identitaire des services publics, des politiques culturelles ou de la mémoire collective.
Nous défendons une ville qui accueille et protège par des politiques dignes d’hébergement d’urgence, d’accès aux droits, d’accompagnement des exilés et des plus précaires, parce que la fraternité républicaine n’est pas un slogan mais une responsabilité.
Nous voulons des Fêtes johanniques réellement populaires, apaisées et politiquement neutres, qui rassemblent autour de l’histoire commune d’Orléans et de Jeanne d’Arc, à l’abri de toute captation idéologique.Une politique culturelle pluraliste qui cultive l’esprit critique des jeunes plutôt qu’elle ne réécrit l’histoire ; des actions éducatives qui rendent chacun.e plus libre et plus égal.e.
Pour passer des principes aux actes, nous créerons un poste d’élu·e chargé·e de l’égalité et de la lutte contre les discriminations à la Ville d’Orléans. Cet élu aura notamment pour mission de piloter une stratégie municipale anti-discriminations, d’animer un guichet d’écoute et d’orientation des victimes, de coordonner l’action des services avec les associations locales et le Défenseur des droits, et de rendre des comptes publiquement.
Nous refusons toute normalisation de projets ultra-conservateurs qui promeuvent l’entre-soi, la ségrégation de genre ou la mise sous tutelle morale de la jeunesse : l’école commune, la mixité, l’émancipation des filles et des garçons et l’éducation populaire ou pédagogie républicaine sont nos repères non négociables.
Nous portons une sécurité humaine fondée sur la prévention, l’accès aux soins, le logement, la médiation et la justice sociale plutôt que sur les mots qui dressent et divisent. Nous choisissons une écologie populaire et républicaine : transition énergétique juste, transports accessibles, rénovation thermique, santé environnementale, nature en ville — parce que l’inégalité face au climat et aux pollutions est aussi une injustice sociale.
Nous appelons l’ensemble des forces démocratiques à tenir ensemble la digue républicaine : refuser des passerelles nauséabondes, refus des ambiguïtés, refus des proximités complaisantes ; ne pas banaliser les théories du « choc des civilisations » ni les récits fantasmés sur la délinquance et l’immigration. Leur préférer des politiques publiques évaluées, coconstruites, mesurées.
Notre engagement, constant, est de protéger la République par ses moyens — le droit, l’éthique et le débat — et non de l’affaiblir par des postures qui alimentent les haines qu’elle combat.
Et si, en 2026, nous choisissions enfin une méthode qui protège, rassemble, afin qu’Orléans s’appuie sur son histoire pour se projeter, qu’elle soit fière de de sa diversité, et que nous, orléanais, restions fermes sur nos principes et intraitables face aux haines ?