Les assises de la transition écologique : un impératif démocratique !

L’État vient d’être condamné par la justice administrative pour inaction climatique suite à « l’affaire du siècle ». Dans cette décision historique, le tribunal reconnait la faute de l’État dans la lutte contre le réchauffement climatique, et notamment que si les objectifs sont ambitieux (telle que la neutralité carbone d’ici 2050), les actions entreprises sont largement insuffisantes et n’ont pas permis de répondre aux enjeux.

C’est ainsi l’écart entre les discours et les actes du gouvernement qui vient d’être condamné, le « greenwashing », longtemps dénoncé, des pouvoirs publics est enfin reconnu. A Orléans, l’enjeu est similaire : passer des paroles ambitieuses à une action ambitieuse. En effet, la Métropole d’Orléans dispose déjà d’un plan d’action climatique (PCAET) pertinent et documenté adopté en 2020. Ainsi, les assises doivent permettre de décider collectivement de comment mettre en œuvre ces actions et non de les réinventer encore et toujours…

Alors que la parole publique et l’association des citoyens à la délibération publique viennent d’être piétinées par le Président de la République qui avait promis de soumettre sans filtre, par voie référendaire, les propositions de la convention citoyenne, les assises ne peuvent tomber dans le même écueil. Ces assises doivent proposer un contrat de participation clair aux citoyens, explicitant les droits et les devoirs des citoyens, élus ou non. Ces assises doivent proposer une dimension délibérative afin d’être un réel exercice démocratique. De nombreux sujets pourraient faire l’objet d’un arbitrage citoyen comme l’arrêt de l’artificialisation des sols, la gestion de l’eau, la place de la voiture dans la métropole, le budget consacré à la transition…

Emmanuel Duplessy

Tribune publiée dans Orléans Mag 186