Nos échanges avec Alternatiba

Dans une lettre ouverte, Alternatiba interpellait les listes candidates aux municipales à Orléans encore en lice pour le second tour.

Lettre ouverte adressée aux listes candidates pour le 2nd tour des municipales à Orléans

Orléans, le 4 juin 2020. L’association Alternatiba Orléans a adressé aux listes candidates à Orléans une lettre ouverte, cosignée par 5 associations locales. Cette lettre a pour but d’interpeller les candidats, au regard de la crise sanitaire, sur l’évolution de leurs engagements climat pris dans le cadre du Pacte pour une transformation écologique, dont les 4 mesures se révèlent plus qu’indispensables pour le monde d’après.

Lire la suite sur le site d’Alternatiba…

Voici notre réponse apporté à l’association :

Madame, Monsieur,

Nous vous remercions d’avoir publié votre lettre ouverte et nous souhaitons vous apporter quelques éléments de réponse qui figurent dans notre projet pour Orléans et la métropole.

La crise a mis en lumière les fragilités de notre modèle économique, qui repose sur des échanges mondialisés et la délocalisation de l’industrie. Elle a aussi démontré au plus grand nombre que les atteintes à l’environnement, les dérèglements climatiques, la déforestation, ne sont pas que des réalités lointaines, mais au contraire peuvent mettre nos vies en danger à très court-terme. Les méfaits de la mondialisation et de la surconsommation, de la quête sans fin des profits et de la croissance, sont régulièrement pointés du doigt ; la crise qui nous touche nous en montre de façon dramatique les conséquences immédiates.

Cette crise, et plus largement ses causes, appellent des réponses rapides et fortes de la part des pouvoirs publics. La plupart des leviers d’action sont à l’échelle locale. L’action des villes et des territoires sera donc déterminante pour lutter contre les atteintes à l’environnement. A ce titre, notre équipe, engagée dans les élections municipales, porte un engagement et un projet qui placent l’environnement au cœur de son action.

Vous nous avez interpellés sur ce projet, sur ses ambitions et les mesures concrètes à déployer.

Forts de votre expertise et de votre engagement, vous définissez quatre priorités pour l’action municipale.

Notre projet répond à ces attentes.

1) Nous proposons d’engager la rénovation énergétique des bâtiments municipaux, et d’accompagner financièrement et par le conseil et l’expertise la rénovation des logements privés.

Cette action combine un objectif environnemental avec la lutte contre la précarité énergétique des ménages les plus modestes.

2) Nous proposons de mettre en œuvre un plan pour atteindre un objectif de 100% bio et local dans les cantines et les EPHAD d’ici à la fin du mandat. Cette action combine des objectifs de santé, de protection de la biodiversité, mais aussi de soutien au tissu agricole local, puisque nous proposons d’accompagner les agriculteurs dans un rayon de 50km autour de la métropole à leur conversion au bio.

3) Nous proposons de développer les transports alternatifs à la voiture dans la métropole. Cette action passe d’abord par un soutien à la pratique du vélo pour les déplacements du quotidien. Nous nous appuierons sur le plan Vélo de la Métropole, ainsi que sur l’expertise des associations de cyclistes, pour définir et mettre en place un réseau sécurisé et connecté de voies cyclables. Nous souhaitons aussi encourager les déplacements à pied, par le biais d’un plan « Piéton » inspiré du plan « Vélo » de la métropole. Pour finir, nous voulons renforcer le réseau de transport en commun, grâce
à la mise en place de voies dédiées aux bus et le développement du transport à la demande.

4) Nous proposons de passer en régie publique la distribution de l’eau en 2023. L’accès à l’eau est un droit fondamental ; Nous proposons que les premiers m3 d’eau soient gratuits pour chaque foyer.

Notre action ne s’arrête pas à ces mesures, puisque l’ensemble de notre projet est articulé autour de l’écologie et de l’environnement.

Ainsi, un autre axe majeur de notre projet vise à la rénovation et la remise sur le marché des logements vacants. Plus de 10% de logements vacants sur l’Agglomération, c’est beaucoup plus que la moyenne des villes de la taille d’Orléans. Ces logements vacants représentent, en les associant à notre programme de rénovation des bâtiments, un potentiel de plusieurs milliers de logements disponibles. C’est un levier extrêmement fort, qui peut se substituer en tout ou partie à la mise en œuvre des opérations d’urbanisme prévues dans la ville, très consommatrices d’espace et de ressources (Groues, Fil de Soie, Val Ouest).

La production d’énergie locale est une autre des mesures que nous proposons. Les toits de la ville, dans un premier temps ceux des bâtiments municipaux, puis des logements privés, constituent un formidable potentiel de production d’énergie photovoltaïque. L’utilisation de ces surfaces peut se
faire sans incidence sur la ville, alors que la création d’une ferme solaire, proposée par d’autres candidats, consommerait beaucoup de surface au sol au détriment d’autres usages.

L’ensemble de ces mesures n’est pas un catalogue opportuniste de mesures à la mode, que nous abandonnerions une fois élu.e.s. Notre engagement pour l’écologie est sincère et porté de longue date. C’est en effet la ligne politique que je défends depuis plus de 20 ans. C’est aussi autour des questions d’écologie (comme le bio dans les cantines, ou la voie vélo sur le pont Georges V), que se sont construits les premiers échanges avec les citoyens et qu’est né ce projet municipal, il y a plus de 18 mois.

Par ailleurs, votre interpellation, ainsi que toutes les initiatives prises par des individus ou des collectifs pendant la crise, montrent que la réponse à tous ces enjeux nécessite d’impliquer les citoyens et les associations. C’est aussi notre conception de l’action municipale. Nous proposons ainsi plusieurs mesures dans ce sens : le doublement du budget participatif, le remplacement des conseils consultatifs de quartiers par des Conseil Citoyens Indépendants, (dont les membres seront tirés au sort ou élus par les habitants), appelés à se prononcer sur des sujets d’intérêt général, un
droit de votation d’initiative citoyenne et un droit de pétition, où chacun pourra présenter son projet si 3000 signatures sont réunies.

Ces mesures illustrent notre souhait d’impliquer les citoyens et les associations dans la construction du projet, ainsi que dans sa mise en œuvre tout au long du mandat.

Notre démarche participative n’est pas opportuniste ; elle s’inscrit dans la durée. Notre projet municipal a été construit patiemment depuis 18 mois sur ces mêmes bases de collégialité et d’ouverture à toutes celles et tous ceux désireux de faire entendre leur opinion. Toutes nos réunions ont été publiques pendant la construction du projet. Tous les sujets abordés ont fait l’objet de comptes-rendus accessibles à tous sur le site Internet, et ouverts à la discussion. Nous sommes convaincus que cette méthode est la bonne, et que seule l’ouverture du débat à tous permettra d’accélérer la transition écologique et sociale que nous souhaitons.

Pour finir, notre démarche associe très étroitement les questions sociales et environnementales.

Ainsi, la gratuité des transports en commun pour les moins de 26 ans que nous proposons contribuera à l’essor du transport collectif. De plus, nos mesures de lutte contre l’habitat indigne, ou notre exigence de 20% de logements sociaux et très sociaux dans l’habitat collectif, contribueront à
faire disparaître les logements les plus énergivores.

Parce que la transition écologique ne se fera que si elle appuyée par toutes et toutes, parce que les dérèglements climatiques et environnementaux sont la source de profondes inégalités, notre projet conjugue une ambition pour la nature avec un objectif de justice sociale.

Jean-Philippe Grand,
Pour la liste Orléans Solidaire Ecologique