Vigilance et exigence pour la mise en place de la ZFE

Malgré les derniers coups de menton médiatiques de Serge Grouard (voir article), la Métropole d’Orléans qu’il préside se prépare à la mise en place de la ZFEm (Zone à Faibles Emissions mobilité), au plus tard le 31 décembre 2024 (obligation de la loi Climat et Résilience de 2021). La Métropole a lancé un appel d’offre il y a quelques jours pour accompagner cette mise en place. Cette année doit aussi être revu le PPA (Plan de protection de l’atmosphère) qui est arrivé à échéance en 2020.

Le dossier d’appel d’offre (à lire) est une source d’information importante sur cette future ZFE. On y apprend par exemple que « le périmètre de la ZFE doit couvrir la majeure partie de la population de la Métropole, soit 50% des 286 000 habitants du territoire », et qu’une « étude préalable est à réaliser intégrant les impacts socio-économiques et les bénéfices sanitaires et environnementaux de la ZFE-m »

Le document donne accès à des informations publiées également sur le site internet de Lig’air. On apprend que dans la Métropole, « le transport est responsable de 43% des émissions énergétiques de gaz à effet de serre, de 73% des émissions énergétiques de Nox, de 47% des émissions de particules fines totales en suspension. » On constate ainsi facilement l’impact de la circulation sur la qualité de l’air pour les riverains, comme le montre cette carte de la concentration de NO₂.

Pour réduire ces émissions, la Métropole s’est fixé comme objectif (PDU, plan de déplacement urbain, 2019) de « baisser l’usage de la voiture de 55% à 47%, de développer les modes alternatifs à fort potentiel (marche, EDP et vélo) et en commun (bus, tram, …) »

Pourtant, la lecture complète du document amène quelques inquiétudes, qu’annonçaient les prises de position de Serge Grouard, notamment lorsqu’on lit (p.25, en rouge) : « dans le contexte de cette étude, il n’est pas attendu que la diversité des scénarios implique différents niveaux d’ambitions de la ZFE-m quant à son impact sur la qualité de l’air. Aussi, il sera attendu, dans l’offre des candidats, des propositions méthodologiques de modulation des variables de ZFE-m non pas dans l’optique de propositions graduées en termes de volontarisme, mais bien de proposer 3 scénarios répondant chacun strictement aux obligations réglementaires, en termes d’ambition, de périmètre et de méthodologie d’élaboration. »

La Métropole aurait elle pour intention de manquer d’ambition et de volontarisme ? Les élus métropolitains d’OSE resteront vigilants pour que cette ZFE ne soit pas mise en place uniquement car une législation – jugée contraignante – le demande, mais qu’elle puisse être un moyen pour Orléans de porter haut l’ambition de réduction des émissions nocives en incitant les habitants de notre territoire à faire évoluer leurs habitudes, et ce en leur offrant des alternatives crédibles et efficaces à leur véhicule individuel. Il en va de notre santé à toutes et tous !