Baromètre des « villes marchables » : carton rouge pour Orléans !

Le baromètre des villes marchables 2023 (initiative de FFRandonnée et Place aux Piétons) vient d’être publié. Non seulement la note globale d’Orléans est mauvaise (7,8/20), mais elle est en recul par rapport à la précédente édition en 2021. Orléans obtient un piteux E. Certes il n’y a pas de A ou de B pour les villes de plus de 100.000 habitants, mais plusieurs métropoles obtiennent bien mieux : C pour Strasbourg, Annecy, Dijon, Nantes, Rennes, Le Havre…

A Orléans, tous les indicateurs sont au rouge : le ressenti des piétons en termes de sécurité, le confort de marche dans les rues de la ville, les efforts consentis par la municipalité, les aménagements et services. La sécurité des enfants, des personnes âgées et des PMR, qui devrait être la priorité de la ville est l’indicateur le plus mauvais (5,9/20). Il y a 18 mois, Orléans avait aussi obtenu un E dans le baromètre des villes cyclables de la FUBAutrement dit, que ce soit en vélo ou à pied, se déplacer dans notre ville est inconfortable et dangereux.

Ce constat chacun peut le faire au quotidien : trottoirs bien moins larges que les normes actuelles le préconisent (1,40 m), accusant une trop forte déclivité et bien souvent encombrés de véhicules (que le stationnement y soit autorisé ou non), pistes cyclables inexistantes, mal pensées, discontinues… Au lieu de permettre à chaque mode de déplacement d’avoir son propre cheminement sécurisé, on oblige les uns et les autres à partager des espaces réduits et inadéquats. Facteur de danger supplémentaire : la vitesse excessive des véhicules, certains conducteurs considérant la limite de 50 km/h (et a fortiori de 30 km/h dans l’intramail) comme une contrainte.

Alors, nombre de parents hésitent à laisser leurs enfants se déplacer seuls. Nombre de personnes âgées réduisent leurs déplacement faute de se sentir en sécurité. Les personnes à mobilité réduite font face à des difficultés parfois insurmontables. Nombreux sont les citoyens qui relèvent ces difficultés et s’engagent pour les corriger (par exemple via l’association Dammo) : il faut les associer à la réflexion et construire avec eux la ville de demain.

OSE porte deux objectifs majeurs :

  • favoriser les mobilités alternatives pour décarboner nos déplacements et réduire la pollution de l’air
  • penser une ville apaisée où l’espace public n’est plus monopolisé par les véhicules individuels

Plusieurs axes de travail :

  • sécuriser les mobilités alternatives
  • libérer les trottoirs pour les rendre aux piétons, les élargir autant que possible, ajouter du confort au déplacement à pied : des arbres pour l’ombre, des bancs pour faire une halte, des fontaines…
  • créer des pistes cyclables bidirectionnelles, au besoin en mettant à sens unique la circulation automobile, notamment sur les grands axes de déplacement qui maillent notre métropole (application du plan vélo)
  • renforcer la traversée piétons/vélos de la Loire
  • établir le plus rapidement possible le PAVE (plan de mise en accessibilité de la voirie et des aménagements des espaces publics), dont la rédaction à l’échelon métropolitain n’a pas encore débuté

* Fédération française des usagers de la bicyclette